Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vitamine Cagnes
Publicité
Derniers commentaires
Vitamine Cagnes
Archives
30 juillet 2008

François Bayrou persévère dans son rôle d'opposant

BAYROU_AFNombreux sont ceux qui, après l'élection présidentielle de 2007, avaient prédit la "mort politique" de François Bayrou. Le président du Mouvement démocrate (MoDem) a été abandonné par la plupart de ses élus, pris en tenaille lors des élections municipales et "ciblé" par l'Elysée, qui n'a eu de cesse de l'isoler. Il reste pourtant, selon toutes les enquêtes réalisées depuis un an, une des figures les plus populaires aux yeux de l'opinion et sa voix, aussi isolée soit-elle dans l'Hémicycle du Palais-Bourbon, continue à se faire entendre avec force.

Ainsi le député des Pyrénées-Atlantiques a-t-il été le plus prompt à réagir à la décision du tribunal arbitral en faveur de Bernard Tapie, contribuant ainsi à en faire émerger les enjeux politiques. "Ce qui m'étonne, c'est l'étrange fascination qu'exerce Sarkozy sur une partie de la gauche elle-même, qui semble comme tétanisée, juge-t-il. Mais imaginez ce qu'aurait dit la droite française si c'était Mitterrand qui avait agi ainsi avec Tapie !"

"ACTIVISME DÉMOCRATE"

Le moins paradoxal n'est pas que l'ancien dirigeant de la droite centriste soit ainsi identifié comme un des opposants les plus actifs au pouvoir incarné par Nicolas Sarkozy. "Les raisons pour lesquelles j'avais indiqué que je ne voterais pas pour Nicolas Sarkozy, qui reposaient sur un conflit de valeurs et non des antagonismes de personnes comme on a voulu le faire croire, ne peuvent plus aujourd'hui être ignorées par personne", affirme M. Bayrou. "Il y a aujourd'hui très peu de gens qui résistent à cette réalité, admet le président du MoDem. Les syndicats ont été désarmés, mis à terre et moqués. Et il ne faut pas oublier que beaucoup de gens ont peur. C'est pourquoi j'ai un devoir de rassemblement pour construire une opposition démocratique et républicaine."

Depuis quelques semaines, des figures venues d'horizons divers prennent ou reprennent contact avec l'ancien candidat à l'élection présidentielle afin de rejoindre des cercles de réflexion qui ont été réactivés. "Vous êtes le seul à avoir dit depuis le premier jour ce qui se passe à présent, et on ne voulait pas vous croire", lui confiait, à Versailles, lors de la réunion du Congrès, un sénateur de la majorité.

Le MoDem, créé à Villepinte à l'automne 2007, a réussi, non sans essuyer de nouvelles pertes, à franchir l'écueil des élections municipales - où ses listes ont recueilli en moyenne 15 % des suffrages là où elles étaient présentes - et à faire émerger une génération militante. Celle-ci, tournant le dos aux pratiques d'une UDF "parti de notables", entend s'approprier "une nouvelle manière de faire de la politique". Les réseaux constitués à l'occasion de la campagne présidentielle continuent à fonctionner et la "blogosphère" démocrate est en activité permanente. Plus nouveau, on a vu récemment, à l'occasion de mobilisations sur le droit au logement, les droits civiques ou les droits des résidents étrangers, se développer une forme d'"activisme démocrate".

M. Bayrou lui-même n'est pas en reste et se fait un devoir d'alerter sur les "graves dérives" qui, selon lui, menacent les droits élémentaires des citoyens. Ainsi entend-il prendre sa part pour obtenir le retrait du fichier Edvige, issu de la réforme du renseignement et reprenant une partie de l'ancien fichier des RG. Edvige recense ainsi des données informatisées non seulement sur les mineurs de 13 ans mais sur les élus politiques, candidats aux élections, responsables politiques, syndicaux ou religieux. "Où va-t-on ?, s'indigne le président du MoDem. Quel régime est-on en train de mettre en place ? Quelle société est-on en train de construire ?"

"Jamais personne n'avait entraîné la France là où Nicolas Sarkozy l'entraîne aujourd'hui, affirme M. Bayrou. Il transgresse tout ce qui était l'essentiel du consensus républicain." Cette stature d'opposant résolu, il va lui falloir à présent l'appuyer sur un mouvement qui peine cependant à se structurer. Les sites de la blogosphère relaient les multiples impatiences des adhérents démocrates déçus ou frustrés de ne pouvoir s'impliquer de manière plus active.

La première université du MoDem, du 5 au 7 septembre, au Cap Esterel, devrait être l'occasion de vérifier la vitalité du mouvement mais aussi de franchir un pas supplémentaire dans son organisation. Viendra ensuite ce qui constituera pour lui une échéance majeure : les élections européennes de juin 2009, à l'occasion desquelles M. Bayrou annonce d'ores et déjà des "surprises".

Patrick Roger pour Le Monde 30/07/08

-----------------------------------------

Les votes et interventions du député des Pyrénées-Atlantiques

Depuis l'installation du gouvernement en juillet 2007, François Bayrou n'a approuvé qu'un seul texte, la ratification du traité de Lisbonne, le 4 février.

BAYROU_ANM. Bayrou s'est abstenu sur la déclaration de politique générale du gouvernement (3 juillet 2007) : "L'addition des dépenses est à l'évidence absolument incompatible avec la maîtrise du déficit budgétaire et le retour à l'équilibre de nos comptes publics, a-t-il critiqué. De même est incompatible avec l'impératif de modernisation la concentration des pouvoirs au sommet de l'Etat à laquelle nous sommes en train d'assister." Selon lui, "la société française a besoin de responsabilité et de légitimité, et non de concentration des pouvoirs. Parce que je pense, avec les Français, que le gouvernement doit avoir sa chance et parce que je considère que ces deux hypothèques insurmontables pèsent sur votre action, nous nous abstiendrons".

Plusieurs textes n'ont pas fait l'objet de scrutin public. Ce fut le cas des lois sur l'autonomie des universités (25 juillet 2007), la rétention de sûreté (09 janvier 2008), l'organisation service public de l'emploi (23 janvier 2008). Mais aussi de la loi travail, emploi et pouvoir d'achat (16 juillet 2007).

M. Bayrou avait dénoncé le paquet fiscal : "Le choix que vous avez fait, qui est le contraire de ce qui était prévu et annoncé, va soumettre à des tensions insupportables des secteurs entiers de l'action publique de notre pays, et ce d'autant plus que nous sommes contraints à une certaine discipline budgétaire en raison de nos engagements européens."

Pour le député centriste, "si encore nous avions la certitude que le paquet fiscal allait dans le bon sens et permettait de relancer l'économie et la compétitivité, peut-être pourrait-on prendre ce risque. Mais les plus grands économistes, comme la plupart des instituts de conjoncture, indiquent qu'au contraire vos choix ne vont pas dans la bonne direction." Le futur président du MoDem avait conclu : "Je voulais donc vous alerter sur les risques que font courir vos choix aux finances publiques de notre pays et, à terme, à l'ensemble de nos équilibres économiques."

A plusieurs occasions, M. Bayrou fut absent de l'Hémicycle : loi sur la récidive (18 juillet 2007), loi de financement de la Sécurité sociale (30 octobre 2007), loi de finances (20 novembre 2007). En 2008, ce fut aussi le cas lors de la motion de censure contre le gouvernement (8 avril), de la loi de modernisation du marché du travail (29 avril) et de la loi de modernisation de l'économie (17 juin).

Enfin, le député des Pyrénées-Atlantiques a voté contre plusieurs textes : loi de finances (23 octobre 2007)>, sur l'immigration (23 octobre 2007), sur les organismes génétiquement modifiés (09 avril 2008), loi sur la représentativité et le temps de travail (08 juillet 2008). M. Bayrou s'est opposé à la réforme constitutionnelle au Congrès lundi 21 juillet. Il avait voté contre le projet de loi de modernisation des institutions à l'Assemblée le 3 juillet : "Le mal est profond. Mais où plonge-t-il ses racines ? Dans la dépendance du législatif à l'égard de l'exécutif. Cette dépendance remonte loin dans l'histoire de la Ve République, et elle a été renforcée par le raccourcissement de la durée du mandat du président de la République, le quinquennat ayant rendu concomitantes les élections présidentielle et les élections législatives." Et d'ajouter : "Cette question n'est pas traitée dans cette réforme. C'est pourquoi la situation ne changera pas. Le problème n'est pas que le Parlement manque de pouvoirs mais qu'il ne les exerce pas. En France, la situation est telle que le législatif est l'exécutant de l'exécutif. Si l'on veut couper le cordon ombilical entre le législatif et l'exécutif, il faut toucher au coeur du problème : la loi électorale."

Patrick Roger pour Le Monde 30/07/08

-----------------------------------------

A VOIR ET A REVOIR " ON N'EST PAS COUCHE " Bayrou face à Zemmour et Naulleau 7 Décembre 2007

ONPC

http://www.telleestmatele.com/article-14423199.html

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité