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Vitamine Cagnes
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Vitamine Cagnes
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17 février 2008

Touche pas à mes gosses...

etoileNL_000Après avoir fait fuir toute une génération d’adolescents, Sarko se lance cette fois-ci dans la mortification des plus jeunes, la lettre de Guy Moquet et ce qu'elle a engendré dans l’opinion ne lui suffit pas, le voilà reparti à la tête de son train fantôme à travers les steppes de notre mémoire. Incapable de réformer l’école comme il l’entend, sa nouvelle marotte sera d’après ses dires de créer de macabres jumelages entre nos enfants et leurs homologues du passé aux destins si tragiques. Pourquoi ne les laisse- t-on pas en paix? à chaque génération suffit sa peine, en quoi nos enfants deviendraient des adultes plus responsables après avoir fouillé ce passé qui a eu tant de mal à cicatriser dans l' inconscient collectif.

veilwebQue veut-il faire de notre jeunesse? les enrôler dans de sombres jeunesses Sarkoziennes?

Créer des séquelles, faire entrer dans les têtes des démons qui à 10 ans ne sont pas gérables.

Simone Veil qui a juste titre, s’opposant à ce nouveau délire, permettra souhaitons le à notre président de redescendre sur terre.

 

Gérer le pays n’est pas gérer nos cerveaux et encore moins les âmes des vivants et des morts.

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B
Voir (ou plutôt entendre) l'édito de Michel Gurfinkiel dont le frère aîné a été gazé. De quel droit peut-on faire adopter un enfant qui a toujours une famille???<br /> France/ Qui adoptera Charles Gurfinkiel ?<br /> <br /> Aller à la rencontre d'un enfant asssassiné en 1942 ? Pourquoi pas. Mais sait-on bien ce que cela signifie ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Qui adoptera mon frère Charles Gurfinkiel, né à Paris le 8 décembre 1933, raflé à Paris le 16 juillet 1942, déporté à Auschwitz par le convoi numéro 21 à la date du 19 août 1942, gazé sur place dès l’arrivée, avec 816 autres personnes dont 372 enfants de moins de treize ans ? Car c’est cela qui est en jeu dans le projet que le président de la République, Nicolas Sarkozy, a évoqué mercredi dernier au cours du dîner annuel du Crif. Les élèves de CM2 seraient invités à aller à la rencontre de jeunes destins assassinés. Non pas à travers un récit abstrait, mais en passant une sorte de pacte, de personne à personne, d’individu à individu, d’enfant à enfant, avec une ombre.<br /> <br /> Ma première réaction : de quel droit ? De quel droit dispose-t-on de la mémoire de mon frère ? Charles Gurfinkiel est devant moi tous les jours. Au sens propre. Sa photo – l’une des trois photos qui restent de lui – est sur mon bureau, en face de moi, au moment où j’écris ces lignes. Autrefois, elle était dans le petit atelier de mon père, juste en face de la machine à coudre. Un grand frère, mon aîné de quinze ans, qui est pourtant toujours un petit garçon, et le restera pour toujours. Ses yeux sont magnifiques. Son sourire, radieux. Cet enfant était aimé de ses parents, et le savait. Petit garçon, grand frère, dis-moi, de quel droit seras-tu « adopté » , au hasard d’une initiative gouvernementale ? Comme si tu n’as pas eu une famille réelle. Comme si moi, qui te regarde chaque matin et chaque soir, je n’existais pas ?<br /> <br /> Ma seconde réaction ? Le président de la République et ses conseillers ont-ils mesuré ce qu’ils faisaient en imaginant un tel pacte ? Croient-ils que le petit enfant français de 2008 qui « adoptera » un petit Juif de France assassiné en 1942 passera ensuite, comme si de rien n’était, aux jeux vidéos ? Les forces de l’esprit existent, comme l’a confessé un autre président de la République. On peut tout envisager. Que le souvenir de Charles soit une source d’inspiration pour le petit garçon et la petite fille qui le reçoivent en héritage provisoire. Ou que l’enfant de 2008 rejette de toutes ses forces ce qui lui apparaisse comme une sorte de dibbouk, et veuille à tout prix s’en défaire.<br /> <br /> Ma troisième réaction ? Charles, du haut de ses neuf ans, était à la fois un petit Juif exemplaire et un petit Français exemplaire. A l’automne 1940, juste après la promulgation du Statut des Juifs par le gouvernement de Vichy, il avait rossé de coups un camarade de classe qui l’avait insulté. Le directeur de l’école avait convoqué mon père : « Monsieur, je dois renvoyer votre fils pour vingt-quatre heures », avait-il commencé à lui dire, d’un air sévère. Avant d’ajouter, en lui serrant la main : « Monsieur, vous avez un brave petit gamin. C’est avec des enfants comme ça que la France, un jour, renaîtra ». A ce titre, son destin peut être, en effet, un enseignement : contre la culture de renoncement que certains voudraient imposer.<br /> <br /> Ma quatrième et dernière réaction ? Nous verrons ce qu’il en sera du projet présidentiel, et s’il prend forme. La bonne volonté et la sincérité de Nicolas Sarkozy ne sont pas en cause. L’homme que le suffrage universel – et Dieu – ont porté à la tête de la France est un ami véritable, sincère, du peuple juif et du pays d’Israël. Si ce projet est mis en application, je m’engage à l’avance à recevoir l’enfant français inconnu qui « adopterait » Charles Gurfinkiel, 1933-1942. Que dis-je ? J’exige de le rencontrer. Je jouerai jusqu’au bout le jeu de l’histoire républicaine. Et gare aux tricheurs, quels qu’ils soient.<br /> <br /> © Michel Gurfinkiel, 2008
B
Voir (ou plutôt entendre) l'édito de Michel Gurfinkiel dont le frère aîné a été gazé. De quel droit peut-on faire adopter un enfant qui a toujours une famille???<br /> France/ Qui adoptera Charles Gurfinkiel ?<br /> <br /> Aller à la rencontre d'un enfant asssassiné en 1942 ? Pourquoi pas. Mais sait-on bien ce que cela signifie ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Qui adoptera mon frère Charles Gurfinkiel, né à Paris le 8 décembre 1933, raflé à Paris le 16 juillet 1942, déporté à Auschwitz par le convoi numéro 21 à la date du 19 août 1942, gazé sur place dès l’arrivée, avec 816 autres personnes dont 372 enfants de moins de treize ans ? Car c’est cela qui est en jeu dans le projet que le président de la République, Nicolas Sarkozy, a évoqué mercredi dernier au cours du dîner annuel du Crif. Les élèves de CM2 seraient invités à aller à la rencontre de jeunes destins assassinés. Non pas à travers un récit abstrait, mais en passant une sorte de pacte, de personne à personne, d’individu à individu, d’enfant à enfant, avec une ombre.<br /> <br /> Ma première réaction : de quel droit ? De quel droit dispose-t-on de la mémoire de mon frère ? Charles Gurfinkiel est devant moi tous les jours. Au sens propre. Sa photo – l’une des trois photos qui restent de lui – est sur mon bureau, en face de moi, au moment où j’écris ces lignes. Autrefois, elle était dans le petit atelier de mon père, juste en face de la machine à coudre. Un grand frère, mon aîné de quinze ans, qui est pourtant toujours un petit garçon, et le restera pour toujours. Ses yeux sont magnifiques. Son sourire, radieux. Cet enfant était aimé de ses parents, et le savait. Petit garçon, grand frère, dis-moi, de quel droit seras-tu « adopté » , au hasard d’une initiative gouvernementale ? Comme si tu n’as pas eu une famille réelle. Comme si moi, qui te regarde chaque matin et chaque soir, je n’existais pas ?<br /> <br /> Ma seconde réaction ? Le président de la République et ses conseillers ont-ils mesuré ce qu’ils faisaient en imaginant un tel pacte ? Croient-ils que le petit enfant français de 2008 qui « adoptera » un petit Juif de France assassiné en 1942 passera ensuite, comme si de rien n’était, aux jeux vidéos ? Les forces de l’esprit existent, comme l’a confessé un autre président de la République. On peut tout envisager. Que le souvenir de Charles soit une source d’inspiration pour le petit garçon et la petite fille qui le reçoivent en héritage provisoire. Ou que l’enfant de 2008 rejette de toutes ses forces ce qui lui apparaisse comme une sorte de dibbouk, et veuille à tout prix s’en défaire.<br /> <br /> Ma troisième réaction ? Charles, du haut de ses neuf ans, était à la fois un petit Juif exemplaire et un petit Français exemplaire. A l’automne 1940, juste après la promulgation du Statut des Juifs par le gouvernement de Vichy, il avait rossé de coups un camarade de classe qui l’avait insulté. Le directeur de l’école avait convoqué mon père : « Monsieur, je dois renvoyer votre fils pour vingt-quatre heures », avait-il commencé à lui dire, d’un air sévère. Avant d’ajouter, en lui serrant la main : « Monsieur, vous avez un brave petit gamin. C’est avec des enfants comme ça que la France, un jour, renaîtra ». A ce titre, son destin peut être, en effet, un enseignement : contre la culture de renoncement que certains voudraient imposer.<br /> <br /> Ma quatrième et dernière réaction ? Nous verrons ce qu’il en sera du projet présidentiel, et s’il prend forme. La bonne volonté et la sincérité de Nicolas Sarkozy ne sont pas en cause. L’homme que le suffrage universel – et Dieu – ont porté à la tête de la France est un ami véritable, sincère, du peuple juif et du pays d’Israël. Si ce projet est mis en application, je m’engage à l’avance à recevoir l’enfant français inconnu qui « adopterait » Charles Gurfinkiel, 1933-1942. Que dis-je ? J’exige de le rencontrer. Je jouerai jusqu’au bout le jeu de l’histoire républicaine. Et gare aux tricheurs, quels qu’ils soient.<br /> <br /> © Michel Gurfinkiel, 2008
B
Voir (ou plutôt entendre) l'édito de Michel Gurfinkiel dont le frère aîné a été gazé. De quel droit peut-on faire adopter un enfant qui a toujours une famille???<br /> France/ Qui adoptera Charles Gurfinkiel ?<br /> <br /> Aller à la rencontre d'un enfant asssassiné en 1942 ? Pourquoi pas. Mais sait-on bien ce que cela signifie ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Qui adoptera mon frère Charles Gurfinkiel, né à Paris le 8 décembre 1933, raflé à Paris le 16 juillet 1942, déporté à Auschwitz par le convoi numéro 21 à la date du 19 août 1942, gazé sur place dès l’arrivée, avec 816 autres personnes dont 372 enfants de moins de treize ans ? Car c’est cela qui est en jeu dans le projet que le président de la République, Nicolas Sarkozy, a évoqué mercredi dernier au cours du dîner annuel du Crif. Les élèves de CM2 seraient invités à aller à la rencontre de jeunes destins assassinés. Non pas à travers un récit abstrait, mais en passant une sorte de pacte, de personne à personne, d’individu à individu, d’enfant à enfant, avec une ombre.<br /> <br /> Ma première réaction : de quel droit ? De quel droit dispose-t-on de la mémoire de mon frère ? Charles Gurfinkiel est devant moi tous les jours. Au sens propre. Sa photo – l’une des trois photos qui restent de lui – est sur mon bureau, en face de moi, au moment où j’écris ces lignes. Autrefois, elle était dans le petit atelier de mon père, juste en face de la machine à coudre. Un grand frère, mon aîné de quinze ans, qui est pourtant toujours un petit garçon, et le restera pour toujours. Ses yeux sont magnifiques. Son sourire, radieux. Cet enfant était aimé de ses parents, et le savait. Petit garçon, grand frère, dis-moi, de quel droit seras-tu « adopté » , au hasard d’une initiative gouvernementale ? Comme si tu n’as pas eu une famille réelle. Comme si moi, qui te regarde chaque matin et chaque soir, je n’existais pas ?<br /> <br /> Ma seconde réaction ? Le président de la République et ses conseillers ont-ils mesuré ce qu’ils faisaient en imaginant un tel pacte ? Croient-ils que le petit enfant français de 2008 qui « adoptera » un petit Juif de France assassiné en 1942 passera ensuite, comme si de rien n’était, aux jeux vidéos ? Les forces de l’esprit existent, comme l’a confessé un autre président de la République. On peut tout envisager. Que le souvenir de Charles soit une source d’inspiration pour le petit garçon et la petite fille qui le reçoivent en héritage provisoire. Ou que l’enfant de 2008 rejette de toutes ses forces ce qui lui apparaisse comme une sorte de dibbouk, et veuille à tout prix s’en défaire.<br /> <br /> Ma troisième réaction ? Charles, du haut de ses neuf ans, était à la fois un petit Juif exemplaire et un petit Français exemplaire. A l’automne 1940, juste après la promulgation du Statut des Juifs par le gouvernement de Vichy, il avait rossé de coups un camarade de classe qui l’avait insulté. Le directeur de l’école avait convoqué mon père : « Monsieur, je dois renvoyer votre fils pour vingt-quatre heures », avait-il commencé à lui dire, d’un air sévère. Avant d’ajouter, en lui serrant la main : « Monsieur, vous avez un brave petit gamin. C’est avec des enfants comme ça que la France, un jour, renaîtra ». A ce titre, son destin peut être, en effet, un enseignement : contre la culture de renoncement que certains voudraient imposer.<br /> <br /> Ma quatrième et dernière réaction ? Nous verrons ce qu’il en sera du projet présidentiel, et s’il prend forme. La bonne volonté et la sincérité de Nicolas Sarkozy ne sont pas en cause. L’homme que le suffrage universel – et Dieu – ont porté à la tête de la France est un ami véritable, sincère, du peuple juif et du pays d’Israël. Si ce projet est mis en application, je m’engage à l’avance à recevoir l’enfant français inconnu qui « adopterait » Charles Gurfinkiel, 1933-1942. Que dis-je ? J’exige de le rencontrer. Je jouerai jusqu’au bout le jeu de l’histoire républicaine. Et gare aux tricheurs, quels qu’ils soient.<br /> <br /> © Michel Gurfinkiel, 2008
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